A Clifton, on l'appelle quasiment Mrs Theodore Riggs. Elle est comme sa promise, et sa propriété. Theodore l'a achetée. Il la paie. Il le sait, elle le sait. Ils ne sont pas un couple au sens commun du terme ; bien qu'il la laisse dépenser son argent, bien qu'elle vive chez lui, et bien qu'ils ne couchent que l'un avec l'autre. Elle est simplement à lui. Il a versé une jolie somme aux Black Bullets pour s'en offrir l'exclusivité. Pour qu'elle soit ce qu'il veut, et pour en tomber amoureux à chaque nouveau personnage qu'elle se fabrique. Mais il se trouve que, parfois, Teddy se lasse de ce spectacle, de ce manège. Ce qu'il veut, c'est ce qu'elle, ce qu'elle est véritablement. Il paie encore pour percer ce mystère. Il s'exaspère des rôles qu'elle lui compose. Lisbeth fait tout pour lui plaire, changeante comme personne. Mais elle lui refuse cette dernière exigence. Elle s'appartient. C'est la seule chose que son argent ne peut acheter. Alors il se met en colère, lui fait des choses immondes, et s'imagine qu'il peut ainsi la blesser. Mais non, elle est entière, intacte, et encore là. This is my design.

Le mépris que Mina voue à ce qu'elle appelle personnellement le jouet de Theodore vaudrait bien l'invention d'une nouvelle unité de mesure. Tout le féminisme qu'elle n'avait pas, l'apparition de Lisbeth dans leurs deux vies est parvenu à le lui inculquer. Sentiment non-partagé, bien sûr, puisque Lisbeth s'est engagée à lui plaire néanmoins. C'est son rôle, après tout. L'histoire de sa vie. Et c'est qu'elle est troublante, à la fin, d'être tout ce qu'on veut qu'elle soit ! Définitivement, non, Mina n'aime pas cette femme. Elle irait jusqu'à dire qu'elle la craint un peu. C'est un pouvoir qu'elle a. Sur son frère, déjà. Sur elle, aussi. Et elle l'a embrassée. Une fois. Une seule. Et c'était déplaisant. Du moins, cela, c'est le souvenir qu'elle s'en est fabriquée.

Merci à ceux qui prendront le temps de déshabiller lire Lisbeth (ah bah quand on tient une bonne vanne, on va jusqu'au comique de répétition).
L'avatar est négociable, le pseudo l'est aussi. Pour l'orthographe, la présence, je ne serai pas chiant ; je veux juste quelqu'un qu'ait envie d'être plusieurs personnages en un seul ! Lisbeth, donc.

On fera des bébés.