AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Partagez

"Fils, crois en moi"

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
MessageSujet: "Fils, crois en moi" "Fils, crois en moi" EmptyMer 25 Juin - 13:37
"Fils, crois en moi" Tumblr_n49ynfpTDl1tpcqkxo3_r1_250

"Si tu veux trouver des réponses, sors de Clifton, et suis les vautours". J'me souviendrai toujours de ce vieux briscard de Tom Caffin, et de ces adages tous plus merdiques les uns que les autres. Le sage avachi dans sa bascule, à compter les derniers jours de sa triste existence, la gueule recouverte de mouches, le cigare relié aux babines, et le regard dur, dénué de vie, accroché à l'horizon qu'il ne reconnaissait plus. Ancien inspecteur respecté de Clifton, Tom avait perdu toute mobilité, et une bonne partie de sa matière grise, suite à un passage à tabac dans un rade du centre ; les innombrables coups de semelles sur sa boîte crânienne avaient eu raison de sa bonne âme. Un sénile, réactionnaire ; et pourtant, aujourd'hui, après-midi battante d'une rude journée de juin, je reconsidérais mon jugement sur les paroles du vieux Caffin. Au dessus de moi, une flopée de charognards survolait l'extérieur de Clifton, et semblait même suivre la cadence infernal de ma carlingue, bourlinguant les routes sans fin du désert. La mort, elle-même, paraissait me lancer des signes.

J'ai dans la bouche le goût du sang, et de la poudre. Je ne dors quasiment plus, je ne m'alimente qu'au café à la clope et aux barbituriques. Je ne parle que boulot, et des cadavres m'apparaissent en plein jour. Pourtant, je sais très bien ce qu'il me reste à faire. Je coupe le moteur et m'extirpe de l'habitacle. Dehors, le soleil s'écrase sur ma mine un brin livide, et sur mes paupières sombres. La fine brise qui me stimulait lors du trajet n'était plus. Atmosphère écrasante, qui n'arrangeait rien à mon état psychique. Je décide de rentré, après avoir gobé deux gélules rouges. De quoi tenir le cap. A l'intérieur de la station, qui puait véritablement la mort, pas le moindre pelos ; juste le gérant, petit et sec, figé derrière son comptoir. Son visage aux pommettes saillantes, aux lèvres desséchées et à la peau brûlée, témoignait de sa santé fragile. Pauvre type. Je reste silencieux, et reluque son affaire. Un vrai bordel. A l'image du bonhomme. Je fais quelques pas vers lui, et brise finalement ce lourd silence. Pour souligner mes mots, je dégaine mon étoile d'agent.
"Callahan, Inspecteur de police. Vous auriez cinq minutes à m'accorder ?" Rapide trêve, je regarde par dessus mon épaule, et relance d'un même ton "Je suppose que oui." Le type, taillé comme une arbalète, fuit mon regard, et semble s'agiter derrière son zinc, comme si il lui était soudainement prit une envie terrible de pisser. "Quelque chose ne va pas ?" Dis-je, intrigué par le comportement du gus. Puis, fracas soudain. Une voix féminine fit son apparition, derrière-moi. "Ne bouge pas, sac à foutre !" Je me retourne machinalement. Une gonzesse, fusil à pompe,  encagoulée ; au contraire de son acolyte, placé légèrement en retrait. Un mec, qui lui, n'avait pas prit la précaution de dissimuler son visage. "Je t'avais bien dis d'en prendre-une. Maintenant ce salopard de flic à vu ta trogne." "Elle était sale ! J'allais pas me foutre un truc plein de merde sur la tête !" "Bordel, mais qu'est-ce que je fous avec un abruti comme toi." Taiseux, j'assistais à leur discorde maladroite, qui maintenait en moi l'espoir de pouvoir me sortir de cette sale affaire ...

Spoiler:

Johnny Callahan
Johnny Callahan
✝ yo : 39 ans
✝ job : Inspecteur de police
✝ marital status : Instance de divorce

✝ crédit & avatar : Matthew McConaughey
✝ messages : 20



http://bodyandmind.1fr1.net/ http://bodyandmind.1fr1.net/
"Fils, crois en moi" Empty
MessageSujet: Re: "Fils, crois en moi" "Fils, crois en moi" EmptyVen 11 Juil - 1:08
Ce qu'elle hait par dessus tout, ce sont les personnes avec qui elle a grandi. Elle hait ces gens pauvres prêts à n'importe quoi pour gagner quelques dollars. Elle hait sa mère a qui elle accepte toujours de rendre service, à contre-cœur. « Non mais je rêve ! » que Lisbeth s'époumone en avançant vers sa voiture garée juste devant ces trois campings-cars perdus dans le désert. C'est pas son gamin, mais elle se permet quand même de le gifler sous le regard assassin de son père. À côté de lui, la vieille mère Cavendish s'esclaffe. C'est bien la seule à y prendre du plaisir. Le gosse se relève, la main sur la joue, il envisage d'attraper le jerrican mais Lisbeth, plus rapide, s'en empare la première. « Dégage. » Elle retire le tuyau enfoncé dans son réservoir. « Allez, c'est pas comme si ça t'faisait quelque chose de nous le laisser. » Ose ajouter le père de l'enfant. « T'as pas tort, c'est vrai. » Alors Lisbeth retourne le bidon d'essence pour le vider à ses pieds. Elle ignore exactement combien de dollars elle est entrain de gaspiller, mais ça fait de la boue et ça éclabousse ses chaussures. Quand elle a terminé, elle jette le bidon plus loin et ouvre la portière de sa voiture. « Démerde-toi pour rentrer, maman. » Bientôt, dans le rétroviseur, Lisbeth ne voit plus que le nuage de poussière qui se lève sur son passage. « Sacrée salope, ta fille. » Et sa mère hoche de la tête. C'est ce qu'elle répète à chaque fois.

Forcée de s'arrêter au bout de quelques minutes de conduite, elle coupe le moteur devant la pompe à essence d'une station déserte. Lisbeth quitte son cuir et sa climatisation pour retrouver la chaleur étouffante du désert. Pistolet en main, bec enfoncé dans le réservoir, elle regarde les chiffres défiler sans faire attention aux voitures qui s'arrêtent sur le parking et aux personnages qui entrent dans la boutique. Si elle avait jeté un coup d'œil dans leur direction, peut-être qu'elle aurait remarqué cette femme encagoulée, son fusil à pompe et l'homme qui la suivait. Mais il n'en est rien, alors Lisbeth se dirige vers la porte de la station-service, son sac à main pendu au poignet, décidée à payer son plein d'essence. Elle pousse la poignée, une sonnette retentit et là, seulement là, elle réalise son erreur. Un canon se braque vers la nouvelle cliente et des bouteilles explosent à côté d'elle. Lisbeth n'a pas bougé, elle a juste fermé les yeux et porté ses mains contre ses oreilles. Un réflexe stupide qui, de toute évidence, ne lui aurait pas sauvé la vie si la femme armée avait su mieux viser. « C'est pas possible... C'est pas possible... » qu'elle pense à haute voix, en appuyant sur chaque mot. Ses paupières sont fermées. Sous le choc, Lisbeth n'est pas encore prête à affronter cette situation. D'ici, elle entend la femme armée paniquer. Elle s'en prend à son acolyte qui aurait dû bloquer la porte pour éviter ce genre de désagrément. Et c'est à lui de lui répondre qu'il ne savait pas, que personne ne vient ici d'habitude, qu'il ignorait que toute la région s'était soudainement donnée rendez-vous dans cette station-service. Finalement, Lisbeth ouvre les yeux pour les observer et l'expression sur son visage trahit ce qu'elle pense de ces deux énergumènes : « Sacrée bande de cons ». Mais à Clifton et dans ses alentours, c'est assez courant. N'importe qui peut se trouver une arme, surtout ceux qui ne savent pas s'en servir, et n'importe qui peut se faire plomber le cul. Aujourd'hui, Lisbeth Cavendish a juste eu un peu de chance, mais elle aurait pu se retrouver avec un énorme trou dans l'abdomen. La balle n'était pas passée loin. C'est seulement lorsque la femme envisage, discrètement, de faire un pas vers la sortie que l'inconnue à la cagoule se rappelle de sa présence : « Un pas de plus et j'te jure que, cette fois, j'te louperai pas ! » En cet instant, sa première pensée va à sa mère qu'elle hait de l'avoir mené, involontairement mais ça compte quand même, au milieu de ce foutu bordel.

Lisbeth Cavendish
Lisbeth Cavendish
✝ yo : 28 ans.
✝ job : favorite du roi.
✝ marital status : achetée.

✝ crédit & avatar : herjuliwiii & gemma arterton.
✝ messages : 63



http://bodyandmind.1fr1.net/ http://bodyandmind.1fr1.net/
"Fils, crois en moi" Empty
MessageSujet: Re: "Fils, crois en moi" "Fils, crois en moi" EmptyMar 15 Juil - 8:37
Avoir la guigne, c’est quelque chose d’assez commun quand tu nais à Clifton. Déjà, être né ici, c’est une preuve que le bon Dieu n’t’as pas dans ses petits papiers. Du coup, t’apprends à jouer avec, t’apprends à passer à travers les balles, à déjouer les statistiques, tout en sachant éperdument qu’un jour, tu ne pourras plus y rechaper, que la foudre te tomberas sur le coin du bec, sans que tu n’y puisses quoi que ce soit. T’as beau être un modèle d’intégrité, de prudence, la malchance ne cessera d’être à ton cul, constamment, pour te rattraper et te foutre dans le pire des guêpiers. Comme une après-midi moite de juillet, catapulté dans le trou du cul du monde, dans un squat faisant office de station, aux proies à des gangsters de première zone, tremblants comme des feuilles. C’est ça qui, je crois, était le plus à craindre : leur fragilité. Ca, et ce foutu canon en acier trempé qui taquinait la direction de ma gueule stoïque. J’connaissais bien ce genre de crasse. Le genre fébrile, à appuyer sur la gâchette à la moindre brise. J’aurai pu leur dire que j’étais flic, les intimider ; mais c’était bien ça, le problème : ne surtout pas les déstabiliser, les rendre maître de la situation. Je lève alors les mains vers le plafond fatigué et terne du Gas’oil, en dégoupillant un « calmez-vous » aussi instinctif qu’inutile. Détendez-vous, mes agneaux. Prenez le blé dans la caisse du pauvre bougre qui tient c’bordel, et cassez-vous. Je vous rattraperai quelques kilomètres plus loin, sans trop de difficultés.

Projeté dans un Scarface à la sauce Texanne, il manquait plus que la nana, canon et paumée, pour parachever la scène. La cloche de la porte sonne l’heure de la première détonation, et l’arrivée de l’élément perturbateur. Les malfrats usent de leur poudre pour accueillir la  p’tite brune, qui, là encore, montrait un joli exemple du degré de chance qui collait à la peau des autochtones, ici. Bordel. C’était le moment d’intervenir, avant que les deux fous de la gâchette se décident de refaire la décoration. L’intervention de la jeune femme avait eu le mérite de les détourner de moi. Moment opportun. Pourtant, je n’ai pas le temps d’envisager la suite, qu’une forme solide se logeant dans le creux de mes reins, brise mon héroïsme. « Dégages ! » me fait une voix nasillarde, celle du gérant sec comme un coup de trique. Je bascule machinalement sur le côté, juste assez pour laisser apparaître un vieux canon à scié, fixé sur les deux braqueurs. Je tombe sur le sol pour éviter l’assaut. Premier tir. La balle vient effleurée le cou de l’homme sans cagoule, jugulaire touchée, faisant jaillir de la zone un filet rougeâtre et épais. La victime agonise, suffoque, lâche son arme et porte sa main sur l’impact : une gorge qui n’était plus qu’un amas de chair qui se décomposait au sol. Deuxième tir. La cartouche s’écrase sur la même cible, en plein thorax cette fois-ci. Le corps de l’homme est propulsé dans les rayonnages composés d’outils de jardinage, juste derrière lui, ne laissant plus aucun doute sur son pronostic vital. Sa compère, sidérée, réagit néanmoins, avec tout autant de répondant. La première salve de son fusil à pompe fait mouche, dans un fracas terrible, et touche le gérant au niveau de l’épaule, qui se déchiquete littéralement  en l’air. Une giclée de sang repeint son zinc, et mon visage aussi, accessoirement. Furie totale. Elle tire encore, une, puis deux balles, qui elles cependant finissent dans le décor. Une vitrine dégringole, laissant un contenu de bouteilles s’affaisser sur mon corps au sol. Tout passe en un éclair, un éclair d’instinct qui pousse l’homme à défendre sa peau. Je n’ai pas le temps de saisir mon arme. Je vois alors, au travers des éclats de verres, la folle pointée son fusil vers moi. Des tas de choses auraient pu me traverser l’esprit. Mais rien, si ce n’est une coriace pointe d’orgueil, et de rage. Allez, prends-moi.

Johnny Callahan
Johnny Callahan
✝ yo : 39 ans
✝ job : Inspecteur de police
✝ marital status : Instance de divorce

✝ crédit & avatar : Matthew McConaughey
✝ messages : 20



http://bodyandmind.1fr1.net/ http://bodyandmind.1fr1.net/
"Fils, crois en moi" Empty
MessageSujet: Re: "Fils, crois en moi" "Fils, crois en moi" Empty

Contenu sponsorisé




"Fils, crois en moi" Empty

"Fils, crois en moi"

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
peace of mind :: 
Clifton
 :: suburbs :: gas'oil
-